Un songe. ( Sonnet.)
Le laboureur m'a dit en songe : « Fais ton pain,
Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème. »
Le tisserand m'a dit : « Fais tes habits toi-même. »
Et le maçon m'a dit : « Prends ta truelle en main. »
Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je traînais partout l'implacable anathème,
Quand j'implorais du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout dans mon chemin.
J'ouvris les yeux, doutant si l'aube était réelle :
De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle,
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.
Je connus mon bonheur et qu'au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;
Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.
René-François Sully Prudhomme sur www.poesie-francaise.fr
Entre ciel et terre |
L'entraide |
Bonjour ! Je viens depuis chez Tanette ! ce poème est magnifique et devrait bien être lu par nombre de nos contemporains ! bonne journée !
RépondreSupprimerUn bel hommage au travailleur ce sonnet.
RépondreSupprimerUn bel hommage au travailleur ce sonnet.
RépondreSupprimerMerci pour ce beau poème que je ne connaissais pas.
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